Dans Au-delà de la vie, qui paraîtra aux éditions Lafont le 9 janvier, elle revient sur leur douloureux parcours. Et nous reçoit à Marseille, dans cette maison où le comédien Mouss Diouf s’est éteint.

Souvenez-vous: le 23 février 2009, théâtre du Gymnase, il est 19 h 20. Le rideau vient de tomber sur Mouss Diouf, dont c’était la première d’un nouveau one-man-show. Victime d’un premier accident vasculaire cérébral (AVC) et d’une insuffisance rénale gravissime, le superflic de la série Julie Lescaut entame alors un véritable calvaire, jusqu’à son décès, le 7 juillet 2012, à l’âge de quarante-sept ans. Coma prolongé, paralysie, dialyses, rien ne sera épargné à cet homme, pourtant doué d’un solide appétit de vivre. A ses côtés, son épouse, son roc. Et leur fils, Isaac, sa fierté, son cadeau du ciel…

Gala: Sandrine, que ressentez-vous aujourd’hui?

Sandrine Diouf: Je me sens sereine, apaisée. Depuis le départ de Mouss, le plus éprouvant a été de surmonter le vide immense qu’il a laissé dans notre quotidien. La vie d’Isaac, comme la mienne, était réglée en fonction des soins. La maison était un hôpital! C’était très lourd à gérer, mais il était primordial qu’il parte entouré de l’amour des siens. Depuis son décès, j’ai dû aussi réapprendre à être une maman comme les autres.

Gala: Dans le livre vous racontez que dès 2007, votre couple était en crise…

S.D: Je pense que Mouss a fait une grosse bêtise en arrêtant la série Julie Lescaut. Il rêvait d’une belle carrière au cinéma et à la télé mais, au bout du compte, il n’a rien eu de tout cela. En 2007, dans ma tête, notre histoire se termine. Il nous négligeait trop, Isaac et moi. Je liquide notre appartement parisien et je pars avec notre fils à Marseille. Mouss, qui a horreur des conflits, ne veut rien voir. Et il me suit là-bas! Nous cohabitons, il fait des allers-retours à Paris… Il avait déjà connu une première alerte en 2006, qui avait révélé des problèmes rénaux importants, mais il ne suivait pas les traitements. Il se sentait immortel! A l’époque, il sortait beaucoup, passait ses journées à regarder des DVD… Lorsqu’il a eu son AVC, en 2009, tout ce que j’espérais, c’était de le soigner pour qu’il me quitte juste après. Il avait été l’homme de ma vie et pour rien au monde je ne l’aurais lâché!

Gala: S’il s’en était sorti, auriez-vous pu reprendre la vie commune?

S.D:Non, je ne pouvais plus imaginer les câlins, une vie intime entre nous. Vous savez, durant trois ans, j’ai été son aide-soignante, je faisais sa toilette. Je voulais à tout prix le sauver de cet enfer. Mouss, qui m’a longtemps protégée, était devenu mon enfant.

(…)

Gala: Pour lui, Isaac était ce fils qu’il n’attendait plus?

S.D: Quand Isaac est né, Mouss était dans un état d’euphorie inimaginable. Plus tard, dès qu’il entendra le son de sa voix, son visage s’illuminera. Ses perfusions qu’il voulait arracher, son fauteuil roulant, plus rien n’avait d’importance. Isaac et lui ont vécu une relation très forte. Ils ont pu se dire au revoir en tête-à-tête…

Gala: Que dit-on à son enfant quand il voit ainsi son père décliner?

S.D: Je n’ai jamais voulu lui mentir. Quand il me demandait: «maman, est-ce que papa remarchera un jour?» Je lui répondais que non, que c’était impossible et qu’il allait un jour mourir. C’était très dur, il se fâchait.

Retrouvez l’interview complète de Sandrine Diouf, dès demain en kiosque.

Click Here: cheap south sydney rabbitohs jersey