L’Agence nationale de sécurité du médicament vient de publier un communiqué pour alerter sur les risques des médicaments contre le mal des transports, utilisés chez les adolescents à but récréatif. Ces substances prises à forte dose ou de manière régulière peuvent provoquer des dépendances.
La mise en garde de l'ANSM concerne les médicaments Mercalm, Nausicalm et Nautamine.
Un nouvel exemple d’abus de substances médicamenteuses par les adolescents vient d’être révélé par l’Agence de sécurité du médicament. Après le “
purple drank“, cocktail “défonce“ à base d’antihistaminiques et d’antitussifs, les autorités sanitaires s’inquiètent de l’usage détourné de médicaments contre le mal des transports :
Mercalm,
Nausicalm (diménhydrinate) et
Nautamine (diphénydramine).Des antihistaminiques qui peuvent provoquer des hallucinations et des déliresL’ANSM a publié un communiqué mettant en garde des professionnels de santé sur ces usages détournés, à but récréatif, notamment chez les adolescents. Ces médicaments bloquent l’action de l’
histamine, fabriquée par les cellules du
système immunitaire. Cette molécule, connue pour son rôle dans la réaction allergique, agit également au niveau des neurones du cerveau impliqués dans la vigilance et les émotions. C’est pourquoi les
antihistaminiques permettent de soulager les symptômes de l’
allergie mais aussi du mal des transports (nausées, vomissement, sueurs froides), lié à une mauvaise interprétation par le cerveau des mouvements lors d’un déplacement.A faible dose, ces antihistaminiques peuvent provoquer une
somnolence. Une consommation à forte dose peut provoquer des
hallucinations et des
délires, le résultat recherché par les personnes qui les prennent dans un but récréatif. Le problème, comme le souligne l’ANSM est qu’une consommation régulière de ces produits induit une dépendance. “Suite à la notification de plusieurs cas d’abus auprès du réseau des Centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance (CEIP), une enquête d’addictovigilance sur le potentiel d’abus et de dépendance du diméhydrinate et de la diphéhydramine a été réalisée en 2014“, indique l’ANSM dans son communiqué. “Des cas de syndromes de sevrage, de syndromes atropiniques, de troubles neurologiques (troubles de la mémoire, hallucinations, agitation, tremblements) et cardiaques (tachycardie, douleur thoracique), ayant parfois entraîné une hospitalisation, ont été rapportés dans ces contextes d’usage.“Les médicaments ne sont plus en libre accèsDeux de ces médicaments (Mercalm et Naisicalm) étaient en libre accès jusqu’en octobre 2015, donc ne nécessitaient pas de prescription. Suite à ces constats d’abus l’ANSM a décidé de les “radier de la liste des médicaments de médication officinale“ (le Nautamine ne faisait déjà pas partie de cette liste, ndlr). Il faut désormais une prescription médicale pour se procurer ces trois médicaments.Les risques d’abus de ces substances et de pharmacodépendance ont été ajoutés dans les RCP (Résumé des Caractéristiques du Produit) de ces spécialités et l’ANSM a appelé les professionnels de santé à être particulièrement vigilants “face à toute demande qui semblerait suspecte et émanant en particulier d’adolescents ou de jeunes adultes“.Violaine BadieSource :
Communiqué de l’ANSM, 21 mars 2016Click Here: cheap all stars rugby jersey