En grève depuis le 24 décembre, les médecins généralistes et spécialistes ne décolèrent pas face au projet de loi de santé et menacent de lancer une grève de la carte vitale à partir du 5 janvier. Une annonce qui a conduit la ministre de la Santé, Marisol Touraine, à réagir sur les conséquences d’une telle action et à rappeler sa détermination à dialoguer avec les syndicats de médecins.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a rappelé au micro d'Europe1, sa détermination à dialoguer avec les médecins qui protestent contre le projet de loi santé. Capture d'écran vidéo Europe1
Une volonté de “perturber la sécurité sociale“
“La porte de la concertation est toujours ouverte. Ma détermination à dialoguer, échanger est intacte“. Les déclarations de la ministre de la Santé au micro d’Europe1 font suite à la menace des médecins généralistes et spécialistes de faire la grève de la
carte vitale à partir du 5 janvier. Concrètement, il s’agirait de ne plus accepter la carte vitale des patients et de faire remplir à la place une feuille de soin que le patient devra renvoyer à l’Assurance maladie.
Si avec la carte vitale, le remboursement de la consultation se fait dans les 5 jours, la feuille de soin implique un délai d’attente d’un mois avant remboursement. Avec cette grève, les médecins espèrent “perturber“ la sécurité sociale qui devrait être débordée par la “paperasse “. “Puisque l’on veut noyer les médecins sous la paperasse avec le tiers payant généralisé, ça va être la réponse du berger à la bergère, qui devrait fortement perturber la sécurité sociale. C’est une arme non négligeable, dont il faut que les médecins prennent conscience“, explique Jean-Paul Hamon, de la Fédération des médecins de France, seul syndicat qui a appelé à la grève de la carte vitale (soit moins d’un médecin sur cinq).
Des patients pénalisésEn réponse à ce nouvel appel à la grève à la rentrée, Marisol Touraine a insisté sur l’impact négatif qu’elle aurait sur les patients : “le traitement d’une feuille de soins, c’est deux fois plus de temps qu’un acte transmis par une carte vitale. Ne pas transmettre les actes médicaux avec la carte vitale mais avec des feuilles de soins comme on le faisait autrefois, c’est exposer les patients à des délais de remboursement plus longs. Ce sont les patients qui seraient directement pénalisés par ce mouvement“.Ne pas cesser le dialogueMalgré la grève, la ministre de la Santé a fait savoir que le dialogue était toujours ouvert avec les syndicats de médecins et que les concertations allaient reprendre à la rentrée : “J’ai rencontré les organisations professionnelles avant leur mouvement, et nous avons convenu de nous revoir à la rentrée“. Elle s’est dit attentive aux attentes et demandes des médecins, tout en insistant sur la nécessité de “faire évoluer le système de santé français pour répondre aux besoins des patients“.La continuité des soins est assurée sur tout le territoireAlors que le président de l’association SOS Médecins
déclarait dimanche que dans certaines villes les Urgences étaient débordées, la ministre de la Santé a dit “ne pas avoir constaté d’afflux dans les services d’urgence parce que les Français ne trouveraient pas de médecins pour se faire soigner.“ Marisol Touraine a souhaité rassurer une fois de plus les Français en précisant que la “continuité des soins était assurée sur tout le territoire et qu’en cas de doute, les patients devaient appeler le 15“.Le mouvement de grève des médecins, qui a débuté le 24 décembre, devrait prendre fin le 31 décembre.Annabelle IglesiasSource : Europe1Click Here: Putters