La déclaration de Benoît Hamon, ministre de la Consommation, dans laquelle il s’est dit favorable à la vente des tests de grossesse et d’ovulation hors des pharmacies a déclenché l’ire des pharmaciens. C’est une véritable “déclaration de guerre à l’encontre du métier de pharmacien“, dénonce l’Union des Syndicats des Pharmaciens d’Officine.

Les tests de grossesse bientôt en grande surface ?

Si les tarifs sont libres, on pourra faire baisser les prix. Nous allons donc permettre la vente de ces produits dans les grandes surfaces“. En déclarant sur RMC que la gouvernement allait donner un avis favorable à l’amendement d’un projet de loi Consommation étendant la vente des

tests de grossesse et d’ovulation à la grande distribution, Benoît Hamon a mis les pieds dans le plat. “Je ne savais pas que c’était le lobby des grandes surfaces qui s’occupait de la santé“, a ironisé Gilles Bonnefond, président de l’USPO, joint par Doctissimo.fr.Car pour le président de l’USPO, les pharmaciens ont un rôle essentiel de conseils à jouer lors de la délivrance des tests de grossesse et d’ovulation. “Les femmes viennent directement à la pharmacie pour acheter leur test de grossesse. Car nous on est disponible 24 heures sur 24, pas les gynécologues“, argumente-t-il.Même réaction de la part d’Eric Myon, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). “Ces produits nécessitent des explications. Tout outil d’autodiagnostic qui a trait à la santé doit être commercialisé par des professionnels de ce secteur“, estime-t-il. Et de mettre en garde contre les risques liés aux résultats faux positifs ou faux négatifs, de l’ordre de 1 %, qui, s’ils ne sont pas expliqués, “risquent de conduire tout droit à la catastrophe“.Très remonté contre la décision du ministre, Gilles Bonnefond s’inquiète surtout d’une dérive ultralibéraliste dans le domaine de la santé.“S’il veut déréguler le système de santé, que le gouvernement le dise !“, s’emporte-t-il, se disant extrêmement “choqué et déçu“ par cette décision. Évoquant pêle-mêle les tests de grossesse, la

pilule du lendemain, les méthodes de

contraception, le président de l’USPO affirme que les grandes surfaces sont derrière cette décision. “Quand il y a des sujets aussi importants que la contraception des femmes, la lutte contre les infections sexuellement transmissibles, le débat sur les

pilules de 3ème et 4ème générations, les pharmaciens sont là et répondent présents !“, poursuit-il, déçu de voir les pharmaciens soudain écartés d’un domaine sur lequel ils avaient la mainmise.Rejetant tout problème d’accessibilité aux tests de grossesse, Gilles Bonnefond et Eric Myon écartent d’un revers de main la question d’un coût trop élevé de ces dispositifs. “Il n’y a aucune étude sur les prix“, assène le premier, avant d’affirmer que “les prix n’ont pas arrêté de diminuer ces dernières années avec la concurrence entre fabricants et pharmacies“. Pour lui, il s’agit d’“un argument gratuit et facile qui continue malheureusement à séduire“ les politiques. Et le président de l’USPO de soutenir que “ce n’est pas la grande distribution qui améliorera les choses“.Click Here: cheap Cowboys jersey