A Bangkok, capitale mondiale de la boxe thaïlandaise, ou muay-thaï, les matchs de jeunes garçons attirent les foules dans les stades. Il y a même des enfants de 6 ans qui s’affrontent sur les rings. Vers 12 ans, certains de ces petits boxeurs poursuivent leur apprentissage dans des camps d’entraînement. Comme celui où “Envoyé spécial” a tourné ces images. Il accueille dix garçons, qui travaillent dur cinq heures par jour pour perfectionner leur technique. Des K.-O. parfois fatals“Si on ne les entraîne pas assez, explique leur entraîneur, ils pourraient être mis K.-O. sur le ring, et assommés. Ils seraient blessés ici et là… le corps serait trop faible, et ils ne pourraient pas combattre leurs adversaires.” Ces K.-O. ne sont pas rares, et peuvent mener au drame. En novembre 2018, un adolescent de 13 ans est décédé après un K.-O. et une hémorragie cérébrale lors d’un match de muay-thaï.Ici, les garçons grandissent au rythme de ces entraînements et des temps de repos passés ensemble dans les dortoirs. Quelques-uns suivent des cours par correspondance, mais beaucoup ont arrêté l’école. Comme Phô, 13 ans : “Moi, je ne savais pas lire, explique-t-il, alors je préférais boxer.” Ses parents étaient “vraiment pour”, affirme-t-il. Il veut rester ici jusqu’à ce qu’il soit grand.De jeunes boxeurs sous contratLes carrières de ces jeunes boxeurs sont courtes, elles ne durent que quelques années. Il faut engranger le plus de combats possible avant la vingtaine. Les entraînements sont durs. “Parfois, je n’ai plus de forces”, avoue un autre garçon qui confie vouloir parfois abandonner. Mais c’est sa mère qui lui demande de boxer, alors il continue… De toute façon, il a signé un contrat avec le propriétaire d’un camp près de chez lui, qui l’a prêté à ce camp-là, explique-t-il. Impossible d’arrêter avant que le contrat arrive à terme.Si ces enfants montent sur le ring dès leur plus jeune âge, c’est le plus souvent pour aider leurs parents avec l’argent qu’ils peuvent gagner lors de ces matchs. En Thaïlande, principalement dans les zones rurales, la pauvreté pousse certaines familles à se séparer d’eux pour les envoyer dans ces camps entièrement dédiés au combat.Extrait de “Les enfants boxeurs”, un reportage à voir dans “Envoyé spécial” le 16 mai 2019.Click Here: Cardiff Blues Store