Une nouvelle approche thérapeutique, mise au point par une équipe de chercheurs et médecins français pour traiter les patients atteints d’un cancer de la moelle osseuse et du sang, a passé avec succès les premiers tests de sécurité et d’efficacité, ouvrant de nouvelles perspectives dans la prise en charge des malades en échec thérapeutique.
La greffe de moelle osseuse ou greffe de cellules souches sanguines, qui consiste à remplacer la moelle osseuse d’un patient atteint d’un
lymphome ou d’une
leucémie par celle d’un donneur sain (proche ou anonyme), est actuellement le traitement le plus efficace des cancers du sang et de la moelle osseuse. Près de 1 500 greffes de ce type sont effectuées chaque année en France. Pour obtenir l’effet anticancéreux recherché, la
greffe de moelle osseuse doit être non seulement complète mais doit s’accompagner, au moment de cette intervention, de l’injection de cellules immunitaires du donneur. Ces cellules, et plus particulièrement les lymphocytes, permettent en effet, dans certaines conditions, d’éliminer les cellules cancéreuses du patient. Malheureusement, lorsque la maladie est trop avancée, la greffe ne suffit pas à la contrôler. Manipuler les lymphocytesPour améliorer les chances de succès de cette approche thérapeutique, des chercheurs et médecins issus de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, du CNRS, de l’Inserm ainsi que des universités Pierre et Marie Curie et Paris-Est Val-de-Marne ont décidé de manipuler, avant leur injection, les lymphocytes afin d’accroître leur activité anticancéreuse. Cette manipulation a consisté à éliminer spécifiquement une fraction des lymphocytes injectés (les T régulateurs) inhibant l’activité anticancéreuse des autres lymphocytes. “Cet essai clinique est le premier succès mondial de thérapie cellulaire reposant sur la manipulation d’une population de cellules que l’on appelle les régulateurs“, explique le Dr José Cohen, responsable scientifique des travaux dont les résultats sont publiés dans la revue “Science Translationnal Medicine“. Le traitement, appliqué à 17 patients en échec thérapeutique, a été très bien toléré et un tiers d’entre eux ont bien répondu, ajoute le médecin. Pour le Dr Sébastien Maury (hôpital Henri Mondor, Créteil), investigateur-coordinateur de l’essai clinique, celui-ci “démontre pour la première fois que l’élimination des T régulateurs représente une nouvelle approche thérapeutique qui n’ajoute pas d’effets secondaires à la greffe, qui libère le système immunitaire et lui permet d’éliminer des cellules cancéreuses chez le patient. Cette stratégie représente à notre avis une nouvelle arme dans l’arsenal thérapeutique pour traiter les cancers du sang“.Ces résultats doivent désormais être confirmés lors de la phase II de l’essai clinique, sur un nombre plus important de patients. A terme, les médecins et chercheurs espèrent que ce traitement s’appliquera aux tumeurs solides et offrira aux patients en impasse thérapeutique un espoir de guérison.Amélie PelletierSources :Communiqué de presse de l’AP-HPCD4+CD25+ regulatory T-cell depletion improves the graft-versus-tumor effect of donor lymphocytes after allogeneic hematopoietic stem cell transplantation – Science Translational Medicine, 21 juillet 2010 –
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